Maintenant l’hibernation finie, il est l’heure de la saison des amours pour notre mascotte. Habituellement solitaire, c’est pourtant le moment de se trouver un partenaire… voire plusieurs ! Mais comment font-ils avec leur manteau hérissé ? Découvrez une rencontre qui ne manque pas de piquants…
La période de reproduction, autrement appelée « rut », s’étend de mai à mi-août, avec un pic printanier. Ce sont essentiellement les mâles qui se déplacent à la recherche de femelles, ainsi, ils sont très mobiles et peuvent parcourir plusieurs kilomètres par nuit. Pensez à diminuer votre vitesse sur la route, ce petit mammifère pourrait la traverser !
Les espaces propices aux rencontres sont souvent liés à la présence de ressources alimentaires tels que les milieux d’accouplement de vers de terre. Entraînant de la promiscuité, ceci favorise les comportements nuptiaux. Lorsque le hérisson a trouvé sa belle, il met en place une joute bruyante faisant office de prélude à l’accouplement ; sa parade amoureuse. Ce vacarme attire d’autres mâles, entraînant une certaine rivalité pouvant mener à de sérieuses blessures.
Si la femelle est consentante, elle s’accouplera avec le vainqueur dans le but d’augmenter les chances de survie de sa progéniture. Sinon, elle s’en ira pendant que les mâles s’affrontent. En l’absence de combat, la femelle peut également être importunée par la parade d’un mâle seul. Elle se place alors sur la défensive en baissant la tête, hérissant ses piquants et en émettant des soufflements puissants (jusqu’à plusieurs par seconde) : c’est le carrousel.
Saviez-vous que les hérissons optent pour une position dorso-ventrale, et non ventre-à-ventre comme la croyance circule ? C’est ainsi que pour une durée de 3 à 20 minutes, la femelle cambre son dos, colle son ventre au sol et couche ses piquants, tandis que le hérisson se positionne avec précaution. Mais avec ses multiples partenaires, le hérisson sait y faire rassurez-vous ! Dès la fin de l’acte, le mâle se sépare de la femelle à la recherche d’une autre conquête.
La gestation dure en moyenne 35 jours et la femelle met bas en général à 4-5 petits dans un nid spécialement conçu. En zone naturelle il est situé sous des débris végétaux ou des souches et est constitué de feuilles et d’herbes. En zone urbaine, il peut être composé de morceaux de carton, de papier et de plastique : la pollution humaine touche les animaux jusque dans leur intimité. La femelle pouvant avoir jusqu’à 2 portées par an, la seconde génération naît donc proche de l’automne. Les petits n’ont alors pas la maturité nécessaire pour faire face à l’hiver, et leur mère peut les abandonner pour sauver sa propre vie.
Les petits hérissons naissent rose pâle, nus et aveugles. Rassurez-vous, cette mise-bas est moins douloureuse que ce que l’on peut s’imagine : les premiers piquants dépigmentés percent leur peau quelques minutes après leur venue au monde, puis, dès 36 heures, des piquants bruns apparaissent. Les voilà armés dès 1 jour et demi. Les petits peuvent quitter leur nid dès qu’ils sont sevrés, c’est-à-dire entre 4 et 6 semaines. À eux la découverte du monde extérieur !
Que faire si vous tombez sur de jeunes hérissons ? Avant tout, il est important d’observer avant toute intervention afin de savoir si la mère est dans les environs. En effet, malgré toute la bonne volonté du monde, des soins humains ne remplaceront jamais ceux d’une mère et des jeunes nés ont encore moins de chances de survive sans elle. De plus, gardez en tête que si vous touchez un petit, la femelle risque de ne pas reconnaître son odeur. La meilleure chose à faire est de contacter le centre de soin le plus proche de chez vous ou à défaut, celui de votre choix, afin d’avoir des conseils adaptés à la situation rencontrée. Soyez vigilant·es vis-à-vis des renseignement trouvés sur les réseaux : beaucoup d’informations sont fausses, voire délétères pour le hérisson.
Et n’oubliez pas de recenser les hérissons jeunes et adultes, morts et vivants, sur l’Opération Hérisson. Participez au recensement, c’est contribuer à améliorer les connaissances sur l’espèce et la préserver.
Pour plus d’informations sur l’Opération Hérisson.
Article rédigé en collaboration avec Zoé Angeleri.